Le Norman Bridge porte bien son nom ; car le navire symbolise désormais un pont entre la France et l'Espagne. Le 16 septembre, Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux Transports, et son homologue espagnol, José Blanco Lopez, ont inauguré l'autoroute de la mer entre Montoir et Gijón, au nord-ouest de la péninsule ibérique. Celle-ci relie les deux ports trois fois par semaine et peut embarquer aussi bien des poids lourds que des voitures de particuliers. L'objectif principal est de délester la frontière d'une partie de son important trafic.
Long de 180 m et construit en 1999, le Norman Bridge appartient à la catégorie des "ropax", ce qui signifie qu'il peut accueillir du transport roulier (roro, pour roll on et roll off) ainsi que des passagers (pax) et prendre à bord 130 voitures, 65 remorques et 399 passagers. Il est en mesure de naviguer à plus de 20 nœuds, soit 39 km/h, et était auparavant utilisé pour la traversée de la Manche. Anciennement baptisé Brave Merchant, il navigue d'ailleurs sous pavillon anglais. |
Aboutissement de quatre ans de préparation, et première pierre d'un plan ambitieux, la liaison est subventionnée par les gouvernements de chaque côté des Pyrénées ainsi que par l'Union européenne. Montant total : 34 millions d'euros répartis sur quatre ans. Objectif : encourager la réussite de cette aventure économique portée par LDA (Louis Dreyfus Armateurs) à travers sa filiale LD Lines.
Les transporteurs routiers, cible principale du projet, sont globalement satisfaits du service. Leurs chauffeurs, confrontés à la réalité du terrain, sont plus réservés. Mais la surprise principale vient des touristes qui ont répondu présents dès les débuts. Et même si les plus "écolos" regrettent que les institutions ne soient pas allées assez loin dans la démarche, l'essai a été marqué. Reste à le transformer au cours des prochaines années, quitte à remettre tout le monde autour de la table ou sur le pont.
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Au sommaire :
L'Espagne à portée de bateau |
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Montoir – Gijón ; de la Loire-Atlantique aux Asturies espagnoles... un voyage fatigant ? Avec la nouvelle autoroute de la mer, il suffit désormais d’une traversée du golfe de Gascogne et d'une nuit de sommeil. Reportage sur le Norman Bridge qui assure la traversée. |
Des débuts qui font débat |
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Première cause du réchauffement climatique, le secteur des transports fait partie des chantiers prioritaires de la Commission européenne. Pour la France aussi, l'ouverture d'autoroutes de la mer étant l'une des têtes de gondole du Grenelle de l'environnement. Mais les débuts de la ligne Montoir – Gijón, pionnière du mouvement, suscitent autant d'enthousiasme que de critiques. Explications. |
Chauffeurs et transporteurs à la croisée des chemins |
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L'autoroute de la mer Montoir – Gijón est avant tout destinée aux professionnels. Les transporteurs français, portugais et espagnols se réjouissent de cette nouvelle opportunité qui présente de nombreux avantages. Mais par mer agitée, leurs chauffeurs sont beaucoup moins positifs. Comme pour tout changement, un temps d'adaptation s'avère nécessaire. |